Du 9 au 14 août 2016 avait lieu à Montréal la 12e édition du Forum social mondial (FSM), organisé pour la première fois dans un pays du Nord afin d’offrir un espace de rencontre et d’échange à 35 000 participants provenant de 125 pays, venus pour partager et organiser des alternatives à la mondialisation néolibérale.

35 000 participants alors qu’on en attendait 50 000, tandis que Porto Alegre avait réussi à en faire venir 150 000. Plus de 200 visas refusés par Immigration Canada. Voilà, grosso modo, ce que certains médias de masse québécois ont retenu du FSM 2016.

Des chiffres, des constats, dictés par la tendance d’un lectorat pressé, avide de savoir en une seconde, « est-ce que ça fonctionne ou pas? ».

Parce que le qualitatif ne se mesure pas tout de suite. N’est ni totalement noir, ni totalement blanc. Est parfois long à expliquer. Est forcément subjectif.

Mais c’est pourtant ce dont on se souvient le plus. Des histoires, des sourires, des moments qui nous ébranlent fondamentalement…

Chacun des 35 000 participants et des 1 000 bénévoles qui ont vécu cet événement en rapporteront des tonnes dans leurs bagages, décantant l’expérience le temps qu’il faudra, avant de voir comment et dans quelle cause ils choisiront de mobiliser leurs énergies.

Si vous me demandez ce que je retiens de mon FSM 2016, je vous raconterai ces instants, pris sur le vif, qui fatiguent et nourrissent à la fois.

Cette fois où j’ai été prise de court par 6 femmes africaines me tendant leur passeport toutes en même temps, à la table des inscriptions, avant de comprendre à la lecture de leur nom combien  elles m’avaient devancée par leur efficacité.

Ces multiples high five, pouces en l’air, « oui monsieur! », qui dépassent les frontières de langue.

Les blagues de cet intellectuel callé dans son domaine qui réussit, on ne sait comment il fait, à rendre les paradis fiscaux intéressants, provoquant même des éclats de rire généralisés.

Et le discours passionné de cet activiste qui me donne encore la chair de poule, comme une  légende du progrès, avec ses espoirs désenchantés et ses réinterprétations nouvelles…

Un contenu à échelle humaine

Si vous travaillez dans un organisme, vous savez à quel point il est important d’entretenir le dialogue avec vos sympathisants pour maintenir leur engagement envers votre cause. Mais les communications les plus mémorables sont parfois plus simples qu’on pense.

N’hésitez pas à parler à vos sympathisants comme on raconte une histoire à un ami, car la passion se transmet par le cœur, d’une personne à une autre.

Trouvez ce qu’il y a de touchant, de déstabilisant, de drôle dans ce que vous voulez dire, et partez de là. Si c’est vrai, on le sentira.

En panne d’inspiration? Voici quelques trucs simples pour créer du contenu engageant, accessible et mémorable :

  • Prenez une photo mentale, et faites-en la description : identifiez un moment qui vous a marqué, une scène dont vous avez été témoin dans le cadre de votre mission, et fixez-en une image mentale. Décrivez les personnes présentes (bénéficiaires, bénévoles, employés, gens du public), ce qu’elles font à ce moment précis, l’environnement dans lequel elles se trouvent, le temps qu’il fait, l’ambiance générale. Puis décrivez ce qui se passe entre elles, qu’un passant peut-être ne verrait pas, mais qui est une petite révolution en soi. Vos sympathisants se sentiront privilégiés d’y avoir accès.
  • Faites l’inventaire de vos 5 derniers high five : que ce soit au bureau, avec des collègues, des bénévoles ou des bénéficiaires, repensez aux 5 derniers high five dont vous avez été témoin dans le contexte de votre travail et décrivez-les (dans la mesure où vous pouvez communiquer cette information). Le plus frais remonte à 3 jours, alors que vous avez constaté que votre page Facebook a passé un nouveau cap? Il n’y a pas de petites victoires, et les communiquer rendra votre organisme plus accessible et authentique. En montrant que des vraies personnes y relèvent sans cesse des défis concrets, en nommant leur nom, vous déboulonnerez le mythe de la « machine organisationnelle et administrative ».
  • Identifiez des sourires mémorables ou des objets significatifs : et faites le même exercice de nous expliquer leur histoire. Soyez créatifs! Il y a des tonnes de façons simples de démontrer l’impact de votre mission et de nourrir la relation que vous entretenez avec votre communauté de sympathisants, sans nécessairement se perdre dans des colonnes de chiffres.
Photo : page Facebook du FSM 2016

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