On le sait tous : la période des Fêtes de fin d’année est sans contredit LA période la plus importante pour la collecte de fonds, commençant d’ailleurs de plus en plus tôt avec l’arrivée du mouvement Mardi je donne (fin novembre ou début décembre).

Mais qu’en est-il de l’Halloween? Pas évident d’associer la fête des monstres et des sorcières à la philanthropie ou à l’engagement social… Pourtant, depuis quelques temps, on voit poindre des initiatives pas piquées des vers à cette période de l’année, qui réinventent avec créativité l’esprit communautaire à l’origine de cette fête.

En voici quelques-unes, question de s’inspirer pour l’an prochain :

Ma copine est malade

Qui ne se souvient pas des tirelires oranges de l’UNICEF? Personnellement, c’est probablement parmi mes premières expériences philanthropiques. Un premier contact avec les injustices de ce monde, et moyen très concret offert à des milliers d’enfants au pays de contribuer à la solution, un sou noir à la fois.

Mais j’ai remarqué, un soir de 31 octobre il y a quelques années, que les petits vampires avaient troqué la tirelire orange pour une tirelire rouge, aux couleurs de Leucan. Ma copine est malade, pouvait-on y lire. En creusant un peu, j’ai appris que la campagne Trick-or-treat for UNICEF, qui existe depuis les années 50 au Canada, s’était peu à peu transformée en campagne de collecte de fonds en ligne, et que l’organisation avait cessé son programme de tirelires au Canada en 2006.

Les tirelires rouges de Leucan dateraient quant à elles du milieu des années 90, nées de l’initiative d’une mère pour sa fille malade, et gagnant rapidement d’autres régions du Québec. Si bien qu’aujourd’hui, le projet fait partie intégrante du programme de sensibilisation scolaire de l’organisme dans les écoles.

Bonbons et bons dons

Depuis 2012, il vous est peut-être arrivé d’ouvrir la porte pour trouver sur votre balcon des zombies en sarrau, dépassant clairement la moyenne d’âge des autres cueilleurs de bonbons. C’est tout à fait normal! Bonbons et bons dons : c’est le nom de cette campagne initiée par des étudiants en sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke en 2012, pour sensibiliser la population au don d’organes. Saisir l’occasion de l’Halloween pour traiter d’un sujet un peu tabou de façon ludique; il fallait y penser! L’initiative, qui s’est propagée à d’autres villes, a d’ailleurs remporté le prix Forces Avenir 2015, dans la catégorie santé.

 Trick or eat

Du côté du Canada anglophone, il y a aussi cette brillante initiative de l’organisme Meal Exchange, qui lutte contre l’insécurité alimentaire au pays. Le nom est accrocheur : Trick or eat. L’idée? Collecter des denrées non périssables plutôt que des bonbons, et les acheminer aux banques alimentaires locales. Collecter des dons aussi, pour appuyer les activités de plaidoyer qui visent à mettre un terme à la faim au pays. Au moyen d’une plateforme en ligne, on peut facilement se joindre à une collecte existante, ou en organiser une dans sa communauté.

Le don de sang, c’est pas sorcier!

Puis de l’autre côté de l’Atlantique, il y a cette campagne de l’Établissement Français du Sang, visant à sensibiliser le public au don de sang. Le lien est limpide et audacieux : don de sang, Halloween… Mais il s’agit à mon sens d’une belle façon de traiter d’un sujet sensible avec la juste dose de ludisme. De changer de ton aussi, exceptionnellement, et peut-être rejoindre un nouvel auditoire en s’adressant à lui d’une façon moins officielle.

Bref, en étant créatif et en osant, il est possible de se démarquer et de rejoindre le public de nouvelles façons. C’est ce que je retiens de ces belles idées. Ça, et le fait que les acteurs du secteur pluriel peuvent contribuer à réinventer nos traditions, tout en respectant leur origine. Ici, l’esprit de communauté et de solidarité au cœur de la fête de l’Halloween. Et le fait de donner, plus que de recevoir…

 

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