Le nouveau gouvernement du Québec doit passer des enjeux électoraux aux enjeux sociétaux

La campagne électorale qui s’est terminée le 7 avril dernier par l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire nous a permis de constater que peu d’enjeux ont été abordé par les différents partis politiques. On a parlé un peu d’économie et de santé, beaucoup de référendum, mais où étaient l’éducation, l’environnement, le logement, les ainés, le développement social?

On a aussi beaucoup entendu les villes ainsi que les organisations patronales et syndicales faire une série de demandes et de récriminations, mais où étaient les dizaines de milliers d’organismes à but non lucratif et de charité (le secteur pluriel*) qui composent le troisième pilier de notre société, avec les secteurs public et privé?

Pourtant, le secteur pluriel représente des citoyens, des associations, des fondations, des organismes qui œuvrent jour après jour pour une société prospère et équitable. C’est pourquoi, si le gouvernement veut se démarquer sur le plan humain et social, créer de la richesse et innover, il doit miser sur un secteur pluriel fort et bien orchestré!

Si le secteur pluriel parlait d’une seule voix, voici une dizaine de propositions qu’il pourrait adresser au nouveau gouvernement Couillard afin de favoriser la prospérité et l’équité de la société québécoise :

  1. L’adaptation de la politique sur l’innovation afin qu’elle fasse une large part aux PME, aux organismes à but non lucratif, aux coopératives et aux entreprises d’économie sociale
  2. Un rôle accru pour les organismes du secteur pluriel dans la coordination et le développement régional
  3. Un accès plus facile au capital pour les organismes du secteur pluriel, notamment par une offre plus large d’Investissement Québec et des modes alternatifs de financement
  4. Une politique d’achat public audacieuse avec des clauses privilégiant des mesures sociales et environnementales
  5. Un cadre juridique mieux adapté aux réalités des organismes à but non lucratif, des fondations, des coopératives et des entreprises d’économie sociale
  6. La mise sur pied d’un « service civique »
  7. Des mesures permettant aux PME de s’engager auprès des organismes du secteur pluriel en favorisant les maillages et en accordant un avantage fiscal supplémentaire pour leurs dons
  8. L’encouragement de l’entrepreneuriat social et collectif via le système d’éducation
  9. Une réforme de la fiscalité pour le financement d’initiatives et de démarches sociales
  10. Des mesures pour aider la création de coopératives de travail, assurant la relève de nos PME

Voilà, selon nous, des politiques publiques aussi innovantes qu’audacieuses, qui pourraient non seulement créer de la richesse pour l’ensemble de la population québécoise, mais également contribuer à rééquilibrer les forces entre les trois grands secteurs de notre société : privé, public et pluriel.

Car c’est ce rééquilibrage qui est garant d’une prospérité durable et indépendante des grands bouleversements mondiaux. Ce n’est peut-être pas un enjeu électoral, mais c’est certainement un enjeu sociétal!

Source photo : Faculty of Health and Social Care – Public Lecture Series

* Référence : Henry Mintzberg

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