Chapitre 1 : L’événement

Paul voit une publication Facebook de son ami Jacques sur son fil d’actualité : « Raif Badawi, un jeune saoudien, a été condamné à 1 000 coups de fouets pour avoir blogué à propos de la liberté d’expression dans son pays ». Indigné, Paul se dirige vers le microsite suggéré et il signe la pétition.

Il est remercié immédiatement par courriel, et on l’invite à partager la pétition qui peut sauver Raif. Paul réalise que c’est Amnistie internationale qui est à l’origine de la campagne. Confiant, il publie la nouvelle sur sa propre page Facebook, et il expédie un courriel à son carnet d’adresses.

Chapitre 2 : La mobilisation

Au moment où il a signé, le microsite indiquait à Paul qu’il était le 8 686ième signataire. Quelques jours plus tard, un nouveau courriel d’Amnistie l’informe que, grâce à l’engagement de personnes comme lui, il y a maintenant 24 600 signatures. Ça fonctionne, il est emballé!

Curieux, il visite de nouveau le microsite d’Amnistie, et ce à quelques reprises, pour constater que le thermomètre est passé de 35 657 à 46 443 signatures. Cette progression l’incite à en reparler sur sa page Facebook. De nombreux amis aiment, commentent et partagent sa publication. Paul a le sentiment de contribuer à quelque chose d’important.

Chapitre 3 : La découverte

Suivront deux courriels : le premier l’informe de l’impact de sa signature dans la vie de Raif, de son épouse et de ses enfants; il est touché! On l’informe également des gestes concrets posés par Amnistie pour obtenir la libération de Raif; il est fier!

Au second, on s’informe sur son intérêt à poursuivre le travail pour faire libérer Raif; il est flatté! On lui présente également des formes de collaboration possibles; il réalise qu’Amnistie s’intéresse vraiment à lui.

Chapitre 4 : La confirmation

Quelques semaines plus tard, Paul reçoit un appel téléphonique de Martin, un agent téléphonique représentant d’Amnistie.

Celui-ci est bien au fait de la participation de Paul à la campagne pour Raif. Paul est agréablement surpris.

La conversation est chaleureuse. Après quelques minutes, Martin le remercie  pour le temps qu’il lui a accordé et promet de lui transférer les informations demandées sur les façons d’appuyer le travail d’Amnistie. Le soir même, Paul reçoit de Martin un courriel qui résume bien la conversation. Il est séduit par cette rapidité. Huit jours plus tard arrive une lettre par la poste, avec le complément d’information promis.

Quelle que soit la réponse qu’il donnera, il apprécie beaucoup l’attention et l’intérêt manifesté par Amnistie à son égard.

Paul choisira-t-il d’appuyer Amnistie par un don, de se joindre à un groupe de bénévoles actifs ou encore demeurera-t-il un simple sympathisant?

Que doit-on retenir de l’histoire de Paul?

  1. Le premier geste posé (la signature d’une pétition) a été l’occasion pour Amnistie internationale de proposer une relation continue et durable.
  2. Amnistie a reconnu et valorisé la contribution de Paul et les contacts établis avec lui ont été créés pour répondre à ses attentes et à ses besoins.
  3. À l’étape accueil, les informations présentées sur Amnistie visaient à offrir à Paul diverses formes de collaboration possibles, pour l’encourager à poursuivre la relation.
  4. La séquence développée utilisait stratégiquement le web, la poste et le téléphone. Bref, le bon message au bon moment, via le bon canal.
  5. La campagne « Je suis Raif » visait trois objectifs :
    • Obtenir la libération de Raif;
    • Reconnaître le rôle déterminant de ceux et celles qui, comme Paul, ont posé des gestes concrets pour y parvenir;
    • Leur offrir de s’associer à une organisation exemplaire et à une cause importante (ici, la protection des droits humains).

La campagne n’a malheureusement pas atteint l’objectif principal qui est d’obtenir la libération de Raif. Des actions sont toujours en cours. En revanche, elle aura permis de recruter des milliers de sympathisants, comme Paul, et de confirmer l’intérêt de plusieurs à poursuivre leur engagement en tant qu’activistes, bénévoles ou donateurs.

Le 5 mai dernier, JE SUIS RAIF remportait le prix Flèches d’or 2016 pour la meilleure campagne Médias sociaux, toutes catégories confondues. Mise en ligne en un temps record, cette campagne de mobilisation réalisée pour Amnistie internationale a couru sur plus de neuf mois.

Photo : Daniele Tomelleri

 

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