Aujourd’hui, je saisis la perche lancée par mon collègue Louis-Alexandre dans son plus récent billet et lui propose une réponse (ou une partie de la réponse!), inspirée par mes rencontres du week-end dernier au Festival Zéro Déchet de Montréal, premier événement de cette nature au Canada.

Dans sa réflexion, Louis-Alexandre remarque que les grands mouvements sociaux sont souvent portés par « un refus de l’état des choses » plutôt que par « un idéal à atteindre ». Il conclut son billet en lançant dans l’univers la question suivante : comment créer un réel mouvement de mobilisation et d’innovation sociale vers une société plus juste et plus « équilibrée »?

Ce n’est malheureusement pas une question à laquelle on peut répondre en quelques mots, et je ne crois pas d’ailleurs qu’il y ait une seule réponse possible.

Mais je suis convaincue d’une chose, et encore plus depuis que j’ai assisté au Festival Zéro Déchet de Montréal : les mouvements sociaux peuvent être portés par une conviction foncièrement positive. Pourquoi?

Le Festival est né d’une idée 100 % positive.

En effet, cette initiative a été mise en place par des citoyens ayant amorcé leur virage zéro déchet et souhaitant utiliser leurs propres expériences pour inspirer et outiller leur communauté. D’ailleurs, il y a moins d’un an, aucun des membres du comité organisateur ne se connaissaient.

Les messages clés du Festival étaient positifs du début jusqu’à la fin.

Lors des conférences et ateliers, certains chiffres forts  ont été mentionnés, mais à aucun moment ils n’ont été le sujet principal. Ils n’étaient qu’une manière d’introduire une situation à laquelle il faut remédier. Par la suite, chaque conférencier était tourné vers le partage de solutions concrètes.

Plus de 6 000 personnes sont venues sur place pour échanger, apprendre, s’inspirer et s’outiller.

Et elles sont toutes venues dans une démarche positive, prêtes à apporter un changement dans leur vie, pour le mieux-être de leur famille et de leur communauté.

Le Festival a été porté par l’ensemble des acteurs du mouvement zéro déchet.

Des organismes du secteur pluriel aux entreprises privés, ayant tous pour mission la réduction des déchets et du gaspillage alimentaire, ainsi que la consommation responsable.

Le Festival a su interpeller et mobiliser les politiques pour les bonnes raisons.

Denis Coderre et un membre de l’équipe de Valérie Plante étaient sur place, avant même que les portes soient officiellement ouvertes au grand public. L’événement a su parler pour lui-même et transmettre les bons messages.

Finalement, une idée intéressante qui a été partagée lors d’un panel était que beaucoup de gens qui se lancent dans le mouvement zéro déchet ne sont pas forcément des activistes de nature. Pourtant, maintenant, ils ont l’impression d’être devenus des ambassadeurs du mouvement et de le porter avec eux au quotidien.

Mais pour en revenir à la question de Louis-Alexandre, je ne pense pas qu’il n’y ait qu’une voie à suivre pour contribuer à rééquilibrer la société, mais il y a tout de même des éléments clés qui semblent faire surface dans les mouvements qui sont déjà en marche :

  • Conscientisation
  • Partage de connaissances
  • Implication citoyenne
  • Action collective

Et à savoir si on est plus efficace lorsqu’on se bat contre ou pour quelque chose, je n’ai pas la réponse.

Il est vrai que d’une certaine manière, les mouvements écologistes proviennent d’un problème à résoudre. Pourtant, à aucun moment lors de ce week-end d’échange, je n’ai entendu les mots « contre », « opposition » ou « bloquer ». La démarche était celle d’un objectif qu’on se donne à atteindre, personnellement, puis collectivement : zéro déchet.

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