Un soir, je parcourais mon profil Instagram à la recherche d’une photographie particulière.

J’avais un vague souvenir d’un moment et je tentais de trouver le cliché afin de le « ré-étamper » dans ma mémoire. Après m’être emballée devant l’image enfin repérée, une pensée éclair a traversé mon esprit, du genre de celles desquelles on ne peut se détourner, mais qu’on aurait préféré éviter : est-ce que les photos que l’on prend, téléphone scotché à la main, nous empêchent de se forger des souvenirs on the spot?

Est-ce que de savoir que des instantanés sont stockés dans le nuage nous pousse à ne pas développer d’images mentales de moments importants? Bof. La photo permet, au contraire, de rafraîchir notre mémoire, me suis-je dit. Et je suis passée à autre chose.

Jusqu’à cette semaine. Je suis tombée sur l’article Instagram and Snapchat Are Ruining Our Memories, dans lequel l’auteure raconte que ses plus vifs souvenirs sont ceux qu’elle n’a pas documenté sur les réseaux sociaux, occupée à les vivre plutôt qu’à les décorer de filtres. Il s’agit d’une expérience personnelle qui colle un peu à la mienne et encore là, rien de très scientifique. Puis j’ai plongé dans Forget in a Flash: A Further Investigation of the Photo-Taking-Impairment Effect, une étude à laquelle on réfère dans le texte et qui, en bref, soutient que « un effet de déficience lié à la prise de photographies a été observé de telle manière que la probabilité que les participants se souviennent d’objets qu’ils photographient est moins grande que s’ils avaient seulement observé ces objets [traduction libre]. »

Les sons des spectacles, les saveurs des plats, le nez qui plisse d’un enfant qui souffle les bougies de son gâteau d’anniversaire; je vais (essayer de) les vivre (le plus possible), mon téléphone ailleurs que dans mes mains.

Dans le cadre de mon boulot ici chez Atypic, parfois, je créé des publicités. Je m’affaire à ce que les gens développent une mémoire de ce contenu, je tente de susciter une émotion et que l’image et les mots deviennent un levier pour poser une action. Je sillonne les médias numériques, je m’efforce de rester à l’affût des nouvelles et meilleures pratiques et oui, il y en a du stock dans l’univers social. Trop. On l’effleure, on l’oublie, on passe au suivant.

Tout ça, je vais le garder en mémoire (see what I did there?) : les messages doivent marquer l’imaginaire et se tailler une place dans la tête des personnes que chaque cause, chaque organisme souhaite rejoindre, mais aussi, et surtout, dans leur cœur. Comme un vrai souvenir.

Photo : Markus Spiske via Unsplash

Besoin d’aide pour créer du contenu mémorable qui incite à l’action sur vos réseaux sociaux? N’hésitez pas à faire appel à nous!

Vous avez aimé notre article? Partagez-le!