En 2018, je décriais dans un billet de blogue le manque de données statistiques récentes sur le secteur de bienfaisance et sans but lucratif.

C’est que de bonnes habitudes semblaient s’être perdues chez Statistique Canada, qui exerçait pourtant l’exercice annuellement, par le passé. Mais depuis 2008, fini la belle époque. Nous en étions rendus à devoir utiliser des chiffres vieux d’une décennie pour se représenter la santé de notre secteur.

Difficile, dans ces conditions, de pouvoir anticiper des enjeux qui pourraient nuire à notre action. Difficile aussi (quoique peut-être pratique pour certains) de faire valoir la valeur de notre secteur, en regard de sa contribution à l’économie canadienne par exemple, ou de l’ampleur des services rendus. Aussi bien, à ce compte-là, parler d’un secteur invisible…

Eh bien le 5 mars dernier, Statistique Canada publiait une mise à jour de ces fameuses données nous concernant. Enfin!

Ce que ces données nous apprennent, ce que notre secteur est bel et bien en croissance. Dix ans plus tard, sa contribution au PIB a augmenté de 1 %. Le nombre d’emplois au sein des organismes de bienfaisance et sans but lucratif a lui aussi augmenté depuis 2007.

Fait intéressant : l’activité bénévole aurait représenté plus du cinquième de l’activité du secteur si elle avait été incluse dans les mesures. Autre fait intéressant : la part du secteur au Québec est supérieure à la moyenne nationale.

Quelques jours plus tard, on apprenait qu’une autre de nos demandes de longue date était exaucée : la création d’un espace désigné au sein du gouvernement fédéral afin de discuter des enjeux qui affectent le secteur.

Bref, nous avons désormais une « maison » pour le secteur au sein du gouvernement fédéral, comme tout autre secteur d’importance. Il était temps.

Et quand on sait que notre secteur contribue à l’économie canadienne davantage que l’industrie de l’automobile et du commerce du détail combinées, on comprend qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour qu’il soit reconnu à sa juste valeur, par les citoyens, mais surtout pas nos élus.

Il reste quoi, six mois avant les prochaines élections fédérales?

Pour aller plus loin :

 

Photo : Match Sùmàyà via Unsplash

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