Après plus d’un mois passé en quarantaine, Atypic souhaite partager des nouvelles de ses causes. Question de voir comment les uns s’adaptent, ou encore, comment les autres trouvent des nouveaux moyens de mobiliser leur communauté. Merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à nos questions pour la rédaction de ces articles!

Entrevue avec Geneviève St-Jacques Thériault, directrice développement et philanthropie chez Moisson Sud-Ouest

Atypic : Geneviève, comment ça se passe chez vous depuis le début de la pandémie?

Geneviève St-Jacques Thériault : Ça bouge, c’est fou! Il y a de nombreux nouveaux chômeurs, et tous n’ont pas accès aux programmes gouvernementaux de secours. Dans la semaine du 27 mars, les organismes qu’on dessert ont eu une hausse des demandes de denrées de 10 à 30 %. La semaine d’après, c’était entre 40 à 60 % de hausse. Depuis la mi-avril, on doit encore distribuer le double de ce qu’on distribue en temps normal. Et ça continue; c’est du jamais vu!

A : Comment faites-vous pour répondre à tous ces besoins; avez-vous augmenté l’équipe?

GSJT :  On a la même petite équipe, habituée à opérer efficacement. La première chose qu’on a faite évidemment, ç’a été de mettre en place les mesures d’hygiène nécessaires pour protéger notre monde ainsi que les travailleurs et bénéficiaires des organismes. On manipule une quantité énorme de denrées chaque jour, c’est essentiel.

A : Vos organismes partenaires sont-ils tous restés ouverts ?

GSJT : On a près de 80 organismes partenaires et écoles en général, mais seulement 24 sont toujours opérationnels. Ces organismes offrent du dépannage alimentaire et de l’hébergement. Ils roulent à fond aussi, et on est là pour eux!

A : Avez-vous eu beaucoup d’offres de bénévolat?

GSJT : Oui, énormément! Ça nous touche beaucoup, mais en temps de crise, nous devons limiter les contacts. De plus, ce n’est malheureusement pas le moment de former de nouvelles personnes : chaque minute compte, surtout que nous avons beaucoup plus de denrées fraîches à distribuer, et notre équipe est très bien rodée. J’ai même dû, avec regret, dire non à une équipe complète de footballeurs qui voulait prêter main forte!

A : Quels messages voulez-vous envoyer à la communauté en ce temps de crise?

GSJT : D’abord, je veux remercier les gens qui sont très généreux. Nous avons demandé des dons en denrées, nous en avons reçus. Nous avons ensuite eu besoin de financement pour acheter ce qui manquait, et nous avons obtenu de l’aide. Maintenant, MSO doit transporter, entreposer et distribuer 50 % plus de denrées; c’est un gros enjeu logistique. Déjà qu’en temps normal, notre entrepôt et notre unique camion ne suffisaient pas à la tâche! Alors nous avons refait un appel à la solidarité pour nous aider. Je suis certaine qu’encore là, la communauté répondra « présente ». La crise de la Covid-19 nous affecte tous, et il n’y a pas meilleur moyen de combattre la peur que d’agir! Nous, on n’a pas le temps d’avoir peur… et notre motivation, c’est d’être toujours là pour les personnes isolées et sans recours.

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Article rédigé par Jacinthe Bussières.

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